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Réflexions sur la nouvelle anormalité – Khawar Nasim, consul général intérimaire du Canada à New York

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mai 18, 2020

Khawar Nasim, consul général intérimaire du Canada à New York (à dr.), en compagnie de la lieutenante-gouverneure de New York, Kathy Hochul.

L’éclosion de COVID-19, qui a conduit à l’émergence de New York comme l’épicentre international de la pandémie, a été un choc brutal pour la ville qui ne dort jamais.

Le charme unique de New York réside dans tout ce qui a été paralysé par cette crise – la densité, le tourbillon, les relations humaines. L’épidémie a mis un terme brutal à tout cela. L’activité économique s’est pratiquement interrompue du jour au lendemain. Au consulat général, nos opérations ont été rapidement perturbées. L’un de nos événements les plus importants de l’année, la conférence annuelle Women in Business, a été annulé à la onzième heure, quelques jours avant que s’éteignent les lumières de Broadway et que les écoles publiques de New York soient fermées.

La crise a eu un impact déstabilisateur sur nous tous, y compris ma famille et moi. Comme je suis diabétique et que la crise à New York s’intensifiait, je suis rentré au Canada d’où je continue de faire du télétravail.

En m’adaptant à cette nouvelle anormalité, j’ai vite constaté le caractère paradoxal de la « diplomatie virtuelle ». À une époque où la coopération mondiale est plus que jamais nécessaire, la pandémie a bouleversé les conventions diplomatiques fondamentales – les poignées de main, les rencontres individuelles, les dîners privés et la touche personnelle qui a toujours été si essentielle dans notre travail.

Je me considère privilégié de travailler à la relation Canada–É.-U., laquelle se définit par des liens vraiment profonds et des relations historiques, sociales et économiques solides et à plusieurs niveaux. S’appuyant sur les relations vastes et personnelles que nous avons nouées ces trois dernières années, en particulier dans le cadre de notre campagne pour garder et renforcer l’ALÉNA (ou officiellement l’AÉUMC à partir du 1er juillet), il a été relativement facile de faire appel à un large éventail de dirigeants politiques et de chefs d’entreprises pour discuter ensemble de la façon avec laquelle nous traversons les réalités opiniâtres de cette pandémie, mais aussi comment nous en sortirons plus forts une fois qu’elle se sera estompée.

Même pendant cette période d’isolement, notre frontière commune est restée ouverte aux échanges commerciaux, préservant ainsi le vaste réseau de chaînes d’approvisionnement qui est en place depuis des siècles et garantissant que les familles et les collectivités des deux pays profitent d’un approvisionnement stable en denrées alimentaires et en biens de consommation. Le flux de personnel médical et des autres travailleurs essentiels s’est également poursuivi sans interruption. Il a été formidable d’entendre les récits d’infirmières et de médecins canadiens qui travaillaient en première ligne dans les hôpitaux américains le long de la frontière – une excellente preuve de la profonde amitié entre nos pays.

Et grâce aux merveilles de la technologie, mes journées sont sans doute encore plus productives, maintenant que toutes ces réunions peuvent avoir lieu sans avoir à se déplacer où que ce soit. Mais il faut dire que me manquent les voyages sur la route à travers notre territoire en compagnie de mon équipe.

Aussi difficile que cette crise ait été, je suis encouragé par mon engagement auprès de nos partenaires américains et par le leitmotiv unanime que j’entends sur l’importance de préserver et d’accroître les relations bilatérales les plus importantes au monde.

Je suis également encouragé par la solidarité et l’humanité dont nous avons été les témoins dans le monde – de Wuhan à Milan et jusqu’à Manhattan. L’impact de cette pandémie se faisant tragiquement sentir aux quatre coins du monde, j’espère qu’elle pourra avoir un effet dynamisant et qu’elle renforcera le rôle de la coopération internationale. Et bien que cela pourrait sembler très différent lorsque nous sortirons de l’isolement, la diplomatie sera plus importante que jamais.

Khawar Nasim
Consul général intérimaire du Canada à New York
@DCGKNasim

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