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Renouer contact avec la Dre Leslie Bottrell

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janvier 7, 2021

Lorsque la pandémie s’est abattue sur New York le printemps dernier, la médecin canadienne Leslie Bottrell s’est retrouvée à l’épicentre de l’épicentre – à l’unité des soins intensifs d’un hôpital du comté de Westchester, New York, l’un des premiers importants points chauds de COVID-19 au pays.

Elle a vécu ce que tant de travailleurs de la santé continuent d’affronter dix mois plus tard: un déluge de patients, une fatigue aiguë et l’agonie des adieux sur FaceTime.

Comme médecin aux soins intensifs, elle était au plus près des pires répercussions de la pandémie. Elle se souvient d’une journée où chaque patient de l’unité est décédé. Elle parle de la puissance du travail d’équipe et comment ses collègues ont été forcés de travailler jusqu’au bout de leurs limites, en assumant des tâches qui allaient bien au-delà leur description de poste. Elle parle affectueusement du technicien en échocardiogramme, ou « le croque-mort », comme elle l’appelait, qui, en plus de son travail habituel, transportait également des dépouilles à la morgue.

« Il y aura certainement des choses sur lesquelles nous devrons réfléchir quand ce sera fini. Il y a des noms gravés dans ma tête que je n’oublierai jamais. »

Alors que le nombre de cas et d’hospitalisations diminuait au cours de l’été et que les encouragements nocturnes pour les travailleurs de la santé diminuaient, la Dre Bottrell a obtenu son diplôme et a amorcé sa troisième et dernière année de résidence, ce qui lui a offert un répit bien nécessaire de l’unité des soins intensifs.

Cela lui a également donné quelques semaines de congé pour retrouver ses deux fils, âgés de 11 et 12 ans, qui vivaient chez ses parents au Canada depuis le début de la pandémie. Comme beaucoup de ses collègues qui travaillent en première ligne, elle a vécu un conflit subit entre son devoir de diligence et son devoir à l’égard de sa famille, ce qui a entraîné sa difficile décision d’être éloignée de ses propres enfants.

« Nous pensions qu’ils seraient là pendant un mois », confie-t-elle. Cela a fini par être cinq. »

Ses enfants étant de retour à New York, et alors que de nouveaux cas commençaient à réapparaître à la fin de l’été, la Dre Bottrell et ses collègues ont abordé la deuxième vague avec une meilleure compréhension du virus. Mais les traumatismes du printemps restent vifs, et beaucoup de mystère entoure toujours la COVID-19.

« La pandémie a vraiment renforcé le fait que la médecine est une activité permanente d’apprentissage. Personne n’a toutes les réponses ». Et malgré l’arrivée du très attendu vaccin contre la COVID-19, qu’elle a reçu à la mi-décembre, l’hôpital se prépare encore à un afflux plus important au cours des prochaines semaines. « Ce n’est pas encore le temps de nous reposer », dit-elle nerveusement.

La pandémie a également renforcé l’amour et l’admiration de la Dre Bottrell pour New York, sa ville d’adoption. Tout comme ses collègues à l’hôpital, elle a vu les New-Yorkais être unis d’une manière sans précédent. Et bien que la ville ne soit pas étrangère à l’adversité, cette crise est différente – à bien des égards en contraste complet avec les séquelles du 11 septembre, la dernière tragédie horrible à avoir défini New York. Les fermetures et la distanciation physique sont aux antipodes de ce qui fait la réputation des New-Yorkais lorsque vient le temps de surmonter des difficultés.

Malgré les défis, la ville a fait de son mieux pour pérenniser les traditions qui lui sont chères – et la Dre Bottrell a pu en faire l’expérience de la manière la plus 2020 possible. On lui a demandé de faire des tests de dépistage de la COVID pour les talents du défilé du Macy’s Day de la Thanksgiving, où la foule était absente, un défilé qui comprenait les Goo Goo Dolls, l’un de ses groupes préférés. Bien que cette opportunité ait eu pour effet de la faire travailler encore plus, Dre Bottrell a été heureuse de faire partie de quelque chose qui compte tellement pour les New-Yorkais.

Espérons simplement que le prochain défilé auquel elle assistera à New York sera l’un à avoir été organisé en l’honneur des héros de la santé, si courageux et si altruistes, dont le sacrifice ne sera peut-être jamais vraiment compris.

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