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Les femmes artistes canadiennes – Catalogue

Notre ambassade a l’honneur d’exposer plus de 180 œuvres d’art d’artistes canadiens à travers la chancellerie. Cependant, jusqu’à récemment, ces œuvres d’art présentaient peu de femmes artistes et reflétaient des styles artistiques traditionnels. Le plan de l’ambassade en matière de beaux-arts a été actualisé afin d’intégrer des pièces mettant en valeur la diversité du Canada, autant pour ce qui concerne les styles d’art visuel que les antécédents des artistes.

Les femmes artistes canadiennes est un catalogue comprenant des œuvres de 11 femmes artistes canadiennes renommées. Ces œuvres ont maintenant été installées dans des endroits bien en vue de notre chancellerie. Nous sommes ravis d’avoir tenu compte, au sein de la collection, de l’équilibre entre les sexes et d’y avoir inclus de nombreuses autres pièces contemporaines, abstraites et autochtones. Nous sommes fiers de vous montrer, en mode virtuel, ces nouvelles pièces de la Collection d’art visuel d’Affaires mondiales.

La Collection d’art visuel d’Affaires mondiales est un programme spécialisé dans l’acquisition et la mise en circulation d’œuvres d’art dans les ambassades du Canada et dans ses résidences officielles. La collection est composée de plus de 7 000 œuvres appartenant à un large éventail de médias, dont la photographie, la peinture, les gravures et dessins, l’art des étoffes et la sculpture. L’objectif du programme Collection d’art visuel est de présenter des œuvres d’art originales d’artistes canadiens vivants, en début ou en milieu de carrière, afin de refléter le patrimoine culturel et linguistique riche et diversifié du Canada. La Collection d’art visuel est un outil essentiel des efforts de la diplomatie culturelle du Canada qui utilise les œuvres d’art canadiennes aux fins suivantes : stimuler les échanges; créer des dialogues constructifs entre les sociétés; améliorer la compréhension culturelle internationale; et, promouvoir dans le monde les valeurs et priorités essentielles de la politique étrangère du Canada.

© Amalie Atkins (née en 1975, Winnipeg, Manitoba)
Huddle
2017
Épreuve chromogène, 129,5 cm x 104 cm x 4,9 cm
Collection d’art visuel d’Affaires mondiales Canada 2018.5.1

Amalie Atkins installée à Saskatoon, a obtenu un baccalauréat en beaux-arts de l’Alberta College of Art and Design (Calgary) en 2001. Grâce à un mélange de films, de textiles, d’installations, de performances et de photographies, Atkins crée des tableaux d’un autre monde explorant les thèmes de la famille maternelle et les liens sociaux dans le rituel de la vie quotidienne.

Cette image est une photographie tirée du projet de film Where the Hour Floats, inspirée d’un poème du même titre de Jennifer Still, une poète originaire de Winnipeg. Dans cette œuvre, Atkins assemble de jeunes danseurs folkloriques en costume traditionnel sur un grand monticule de terre noire, emblématique des vagues d’immigration de pacifistes mennonites et doukhobors dans les Prairies canadiennes au début du XXe siècle.

© Elmyna Bouchard (née en 1965, Saguenay-Lac-Saint-Jean, Quebec)
Étude pour jour de neige, la paire de gants
2016
Estampillage sur papier, 82,1 x 76,5 cm
Collection d’art visuel d’Affaires mondiales Canada 2019.2.4

Elmyna Bouchard est une artiste installée à Montréal. Elle est titulaire d’un baccalauréat en beaux-arts de l’Université du Québec (Chicoutimi) et se spécialise dans le dessin et la gravure.

Chacune de ces œuvres sur papier utilise un seul motif estampillé à l’encre. La répétition crée une surface texturée évoquant les textiles tricotés ou la cotte de mailles en métal. Les formes qui en résultent apparaissent comme des vêtements aux origine et but mystérieux, fabriqués à la main grâce à l’application répétitive du lent geste d’estampillage. « L’analogie avec le textile suggère la marque d’un répit convoité, une soif de bonté qui découle d’un questionnement continu dû à l’érosion de nos convictions. » Elmyna Bouchard.

Sara Cwynar Hands

© Sara Cwynar (née en 1985, Vancouver, Colombie-Britannique)
Hands (Re-enactment)
2016
Épreuve chromogène, 157,4 x 249,1 cm
Collection d’art visuel d’Affaires mondiales Canada 2018.18.1

Sara Cwynar a étudié la littérature anglaise et le design avant de poursuivre une maîtrise en beaux-arts à la Yale University (New Have, Connecticut) en se spécialisant en photographie. Elle vit à Brooklyn, New York, où elle est également pigiste en conception graphique pour le New York Times.

Cwynar construit et rephotographie des images trouvées à partir de conceptions graphiques et de photographies d’archives. Son œuvre à partir de photos explore les théories philosophiques sur la façon dont l’histoire de l’art, le design et la publicité commerciale construisent une expérience de perception et d’interprétation des valeurs et des normes sociales. Dans ce diptyque de grande envergure, Cwynar explore l’ambiguïté du geste à travers des gros plans de « performances » mises en scène. Le titre indique qu’il ne s’agit pas seulement de capter un geste en particulier, mais de le reconstituer. L’appareil photo enregistre un moment éphémère où quelque chose est signalé, mais comme spectateurs, nous ne pouvons pas le lier à un récit en particulier.

© AM Dumouchel (née en 1984, Ottawa, Ontario)
Flesh and Stones I, II, III,
2017
Collage numérique imprimé sur plastique acrylique
Trois panneaux, 203 x 51 cm chacun
Collection d’art visuel d’Affaires mondiales Canada 2019.5.1-3

AM Dumouchel repousse les limites de la photographie comme médium d’expression en effectuant une capture d’images aléatoires, en créant des photographies sans avoir recours à l’appareil photo et en manipulant des images numérisées. Elle explore les « objets trouvés » par les algorithmes du cyberespace et elle les recombine pour créer d’étranges corps sensuels qui oscillent entre l’attractif et le répulsif. Dumouchel est installée à Gatineau, au Québec, et elle enseigne au programme des beaux-arts de l’Université d’Ottawa.

Dans ce triptyque de la série Flesh and Stones, Dumouchel combine des centaines d’images numérisées et manipulées, dont certaines sont encore identifiables dans les fragments transformés.

« En m’inspirant des représentations de la féminité que l’on trouve dans l’iconographie religieuse et sur Instagram, je vois ces images comme des portraits allégoriques du corps contemporain. » -AM Dumouchel

Maria Hupfield (née en 1975, Première nation Wasauksing, Ontario)
Recovery of the Whole
2007-2018
Tirage couleur, feutre industriel, 102 x 76 cm
Collection d’art visuel d’Affaires mondiales Canada 2019.9.1

Maria Hupfield est une artiste anishinaabe qui vit et travaille actuellement à Brooklyn, New York. Elle est une diplômée des programmes de beaux-arts du Sheridan College, de l’Université de Toronto et de l’Université York (Toronto). Elle travaille dans une diversité de médias, notamment la sculpture, la performance, la photographie, les textiles, la vidéo et l’installation.

Sa pratique de la performance évoque les traditions anishinaabee ainsi que l’histoire de la performance féministe. Dans cette série, l’artiste éveille notre regard à la présence de son double fantôme, une silhouette miroir composée à l’aide d’un épais feutre industriel gris, un matériau utilisé à plusieurs reprises dans son œuvre. Ses projets artistiques et communautaires visent à renforcer la récupération et la revitalisation des identités autochtones ayant été bouleversées.

Eleanor King (née en 1979, Halifax, Nouvelle-Écosse)
Wormhole X
2017
Crayon de couleur sur papier, 157,4 x 147,3 cm
Collection d’art visuel d’Affaires mondiales Canada 2019.25.2

Eleanor King est une artiste néo-écossaise qui est actuellement installée à Brooklyn, New York. Elle est diplômée du Collège d’art et de design de la Nouvelle-Écosse, un épicentre dynamique de la pratique de l’art conceptuel depuis les années 1960. La pratique artistique de King est basée sur des composants multidisciplinaires tirés de la musique, de l’art sonore, des pratiques sociales, de l’improvisation et d’autres modes de création, à l’intersection de ses rôles variés comme musicienne, interprète, conservatrice et directrice de festival d’art.

Dans la série Wormhole, des formes colorées et ondulées tracent des chemins sur une surface blanche. Ces « chemins de vers » sont des tracés méditatifs de CD de musique qui semblent imprimer leurs rythmes syncopés sous une forme visuelle et évoquer des dessins au spirographe, populaires lorsque King était jeune.

Kathy Kranias (née en 1964, Toronto, Ontario)
Invisibility Cloak 1
2018
Porcelaine, 46 x 15 x 15 cm
Collection d’art visuel d’Affaires mondiales Canada 2019.13.1

Kathy Kranias (née en 1964, Toronto, Ontario)
Growing Wings
2017
Argile, engobes, glaçures 56 x 28 x 28 cm
Collection d’art visuel d’Affaires mondiales Canada 2019.13.2

Kathy Kranias est une céramiste de renom qui est titulaire d’un BBA d’arts visuels en atelier de l’Université Concordia (Montréal) ainsi que d’un diplôme d’études supérieures en histoire de l’art de l’Université York. Ses sculptures de petites dimensions explorent le mouvement, le corps et l’émotion.

Ces deux œuvres sont des allégories de la liberté et de la protection que possèdent les femmes: Growing Wings, de la série The Wings, rappelle la déesse grecque classique Niké, une personnification de la victoire sous forme de figure féminine ailée. Invisibility Cloak I fait référence au mythe grec de Daphné, la nymphe de l’eau transformée en arbre par la déesse Gaia, alors que celle-ci est témoin de la tentative d’Apollon de la violer. Les deux œuvres incarnent le mouvement dynamique de la figure féminine à travers des récits de fuite comme liberté ou protection.

Divya Mehra (née en 1981, Winnipeg, Manitoba)
Without You I’m Nothing (Eating the Other)
2014
Néon, 110 x 106,2 cm
Collection d’art visuel d’Affaires mondiales Canada 2017.85.1

Divya Mehra a obtenu sa maîtrise en beaux-arts de la School of the Arts, Columbia University (New York). Son œuvre explore ses expériences personnelles dans le cadre de la construction sociale de la race: comme Canadienne d’origine sud-asiatique, elle mélange les références de la culture populaire et l’humour acerbe pour bouleverser les récits traditionnels sur la race, la marginalisation, l’altérité et la diversité.

Cette œuvre présente des gâteries savoureuses et l’invitation « Enjoy Diversity » dans des néons, ce qui fait écho à l’optimisme jovial des slogans publicitaires de produits. La diversité culturelle, suggère Mehra, risque d’être conditionnée pour la consommation en tant que produit social, sans un examen plus approfondi des effets à long terme de la colonisation et du racisme institutionnel. Elle met les spectateurs au défi de réfléchir à la perspective de l’expérience de l’autre.

Ningiukulu Teevee (née en 1963, Kinngait (Cape Dorset), Territoires du Nord-Ouest)
Lumaajuuq’s Story
2014
Graphite, crayon de couleur, 111,5 x 76,5 cm
Collection d’art visuel d’Affaires mondiales Canada 2018.49.3

Ningiukulu Teevee est l’une des artistes les plus célèbres à être associée aux studios Kinngait (Cape Dorset). Sa vaste connaissance de la tradition orale inuite, combinée à son style distinct et novateur, s’exprime à travers des dessins et des estampes de grande envergure aux couleurs vives. En 2017, une exposition en galerie de l’œuvre de Teevee a été présentée à l’ambassade du Canada à Washington.

Ce dessin est basé sur une tradition orale inuite concernant l’impact du traumatisme sur les relations familiales et l’importance du pardon pour briser la chaîne du traumatisme/de la vengeance. La mère de Lumaajuuq, qui était veuve, transforme son chagrin en cruauté envers son fils. Autrefois grand chasseur, le fils est devenu aveugle à cause de la malédiction de sa mère. Avec l’aide de huards, le jeune homme est capable de recouvrer la vue et cherche à se venger, mais alors que sa mère va mourir, le pardon permet à celle-ci de se transformer, et à Lumaajuuq, de pardonner. Teevee présente plusieurs moments de la légende dans une même scène: Lumaajuuq tourmentée étire la peau d’un ours polaire récemment tué et dont l’esprit animal plane au-dessus; les huards, qui révèlent la malédiction de sa mère et sauvent le chasseur aveugle de la noyade, planent à ras l’eau; le châtiment de la mort de sa mère qui se noie alors qu’elle harponne une baleine, et le pouvoir du pardon qui met fin à la douleur persistante et la transforme en premier narval.