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Phyllis Yaffe

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octobre 31, 2019

Dans mon rôle de consule générale du Canada à New York, on me demande souvent dans quelle mesure la vie dans le secteur public est différente de celle dans le secteur privé. Ayant passé la majeure partie de ma carrière dans le secteur privé et dans le secteur à but non lucratif, notamment comme PDG d’Alliance Atlantis Communications, je dois admettre que je ne savais pas trop à quoi m’attendre quand je suis arrivée à New York en 2016, par un mois de septembre ensoleillé, mais un peu frais.

Une perception y circule : si vous voulez exercer un impact important, avoir de l’influence et faire avancer les choses, le secteur privé, c’est l’endroit où il faut être. Mais après trois ans à la tête d’une équipe de fonctionnaires dévoués et passionnés, je peux dire que cela est tout aussi vrai pour le secteur public, en particulier pour le monde diplomatique.

Bien sûr, il se peut que la bureaucratie soit fastidieuse, et le rythme du changement, un peu lent. Les Canadiens s’attendent à des décisions mûrement réfléchies et approfondies quant à la manière dont les fonds publics sont dépensés, et l’imputabilité envers les Canadiens est de la plus haute importance. Toutefois, la bureaucratie ne devrait jamais être incompatible avec une pensée audacieuse, et ce n’est certainement pas une raison pour ne pas voir grand et rêver plus grand encore, un leitmotiv constant dans notre bureau.

Je suis tellement fière des nombreuses initiatives que nous avons menées en vue de promouvoir l’image de marque du Canada dans une ville aussi dynamique que New York, et beaucoup de celles-ci s’harmonisent étroitement avec le travail que j’ai longtemps effectué comme cadre de direction au Canada.

J’ai grandi en baignant dans les arts et la culture, et j’ai porté fièrement la feuille d’érable tout au long de ma carrière. New York est l’épicentre du monde culturel, et cette ville constitue une formidable tribune pour le Canada. Nous utilisons souvent la culture comme outil pour promouvoir non seulement l’excellence artistique canadienne, mais aussi des valeurs canadiennes telles que la diversité et l’inclusion. Que ce soit au Metropolitan Museum of Art, au Lincoln Center, dans un théâtre hors Broadway ou dans une petite galerie de Chelsea, il est vraiment inspirant de voir briller des artistes canadiens dans cette grande ville. Dans de nombreux cas, c’est par nos artistes que notre histoire et nos valeurs sont le mieux véhiculées.

Selon moi, il n’y a pas de meilleur exemple que cette soirée mémorable (et neigeuse, comme il se doit!) à Broadway en mars 2017, lorsque nous avions invité un groupe modèle composé de dirigeants politiques, de diplomates et de gens d’affaires à se joindre au premier ministre Trudeau lors de la présentation de la comédie musicale canadienne Come From Away qui relate une histoire émouvante et puissante sur l’amitié Canada‒É.-U. Cette histoire s’est passée dans la semaine qui a suivi les attentats du 11 septembre.

Ce spectacle, qui continue de réchauffer le cœur des gens à Broadway et dans le monde entier, a été pour nous un moment incroyable de fierté. C’était aussi une démonstration de la puissance de la communication narrative du Canada et de sa créativité.

Voilà pourquoi il est si important de préserver l’exemption culturelle dans le nouvel accord de l’ALÉNA, et de protéger l’ensemble des secteurs culturels canadiens. Tout comme cela constituait le centre de mes activités dans le secteur privé, c’était aussi une priorité pour moi comme membre du Conseil consultatif sur l’ALÉNA relevant de la ministre Freeland.

Dans mon cas, le long effort, parfois ardu, qui a été déployé pour renégocier l’ALÉNA a renforcé l’importance cruciale de notre service diplomatique. Toutes les missions aux É.-U. avaient le mandat clair de plaider en faveur d’une négociation réussie de l’ALÉNA. Nous avons donc entrepris de nous déplacer aux quatre coins des cinq États de notre territoire afin de faire comprendre l’importance de l’ALÉNA pour les relations entre le Canada et les É.-U., et pour écouter les points de vue des gens, qu’il s’agisse des dirigeants syndicaux à Albany, des propriétaires de petites entreprises à Buffalo, ou des associations commerciales de la campagne de Pennsylvanie. À l’instar de nos missions sœurs d’un peu partout aux États-Unis, nous avons activé un réseau d’influenceurs et avons eu des entretiens en première ligne avec les membres du Congrès, l’Administration et d’innombrables interlocuteurs, tous favorables à protéger les emplois et les intérêts à long terme du Canada.

À mon avis, la renégociation de l’ALÉNA a mis en lumière deux points principaux : premièrement, bien que les relations internationales soient secouées par des transitions tumultueuses et souvent imprévisibles, la diplomatie reste incroyablement pertinente et efficace. Deuxièmement, le Service extérieur canadien est à la hauteur de sa réputation de corps diplomatique hautement qualifié, professionnel et respectueux des principes.

J’ai toujours dit que, dans tout emploi, la clé du succès est de s’entourer de personnes brillantes. Je suis reconnaissante d’avoir eu l’occasion de travailler avec autant de chefs de file brillants et talentueux au fil des ans. J’ai porté une attention particulière aux femmes extraordinaires avec lesquelles j’ai œuvré tout au long de mon parcours, car j’ai pu constater les défis uniques qu’elles doivent toujours relever dans le monde professionnel. Bien que des progrès importants aient été accomplis au cours des décennies, il reste encore beaucoup à faire pour réaliser pleinement l’égalité des sexes en milieu de travail. Je suis fière que le consulat général ait accordé la priorité à cette question, notamment dans le cadre de notre très réussie série annuelle Women in Business qui est organisée conjointement par le consulat général de France et l’Economic Club of New York. Alors que nous songeons à la troisième édition de la conférence en 2020, nous sommes ravis de continuer à jouer un rôle important dans cette discussion, en convoquant et en mettant au défi des cadres supérieurs de haut niveau, des membres de conseils d’administration et des investisseurs qui peuvent réellement faire une différence.

En réfléchissant à mon mandat de consule générale au cours des trois dernières années, je constate à quel point il est difficile de résumer l’étendue de nos activités, étant donné qu’elles touchent tellement de secteurs et tellement de gens. Je conclurai donc par cette note : au moment de me préparer à tourner la page de ce chapitre de ma carrière, je quitterai New York avec la ferme conviction que la diplomatie est bien plus que l’art d’avoir du tact; c’est l’art d’être porteur de changements. Et cela n’a jamais été aussi crucial et digne de mention.

Phyllis Yaffe, Consule générale
@CGYaffe

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